Le Rapport Forteza intitulé « Quantique : le virage technologique que la France ne ratera pas » formulait 37 propositions pour une ambition, faire de notre pays l’un des leaders mondiaux dans ce domaine. Les universités de recherche françaises sont prêtes à relever ce défi et à accélérer la consolidation d’une French Tech du quantique. Parce qu’elles réunissent 4 atouts indispensables, elles sont, sur l’ensemble du territoire national, au premier rang du développement de la « génération quantique ».
Une recherche fondamentale à la pointe.
Depuis l’émergence de la physique quantique il y a plus de cent ans, la recherche n’a pas cessé de bouillonner au sein des universités en synergie avec les organismes de recherche. A la pointe des avancées scientifiques qui fondent la vision d’une « seconde révolution quantique » – en physique, mathématiques, sciences du numérique, nanotechnologies, optique, …, elles savent que l’innovation de rupture ne se dirige pas, mais qu’elle se catalyse sur la base d’avancées scientifiques, de technologies arrivées à maturité, grâce à des femmes et des hommes formés pour en développer les applications.
Une combinaison d’expertises scientifiques uniques des laboratoires.
Sur l’ensemble du territoire national, avec leurs partenaires industriels, les start-up issues de leurs laboratoires, les organismes nationaux et les pouvoirs publics, nos universités portent déjà des grands programmes ambitieux sur la quantique en tant que tel, mais également sur les technologies clés (atomes froids, photonique, silicium, cryogénie, logiciels, protocoles de crytographie, etc.).
Appuyées naturellement sur le passé industriel de leurs bassins d’implantation, elles relient ces cultures et expertises complémentaires, avec des réseaux de collaboration internationale autour des meilleures universités d’Europe et du monde : Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, Japon, Chine, …
L’interdisciplinarité, pour relever le « défi quantique »
Du philosophe au physicien, par le décloisonnement et le travail de structuration de nos collectifs, nos universités créent les conditions nécessaires pour que la « promesse » du quantique se traduise par des prouesses technologiques.
Fortement multidisciplinaires – recherche et formation en santé, sciences de l’environnement, physique, chimie, informatique, humanités, etc. -, nos écosystèmes universitaires favorisent le transfert de nouvelles approches au sein de différentes filières applicatives : télécommunications, métrologie, calcul intensif, dispositifs médicaux, optimisation des systèmes complexes, géo-surveillance, etc…
Qu’est-ce que la quantique ?
Les technologies quantiques ont le potentiel de permettre des capteurs, des processeurs, des systèmes de télécommunication avec des performances inatteignables avec les technologies que nous utilisons aujourd’hui. Ainsi, dans un canal quantique de télécommunication, toute interception (souvent malintentionnée) sera immédiatement détectée. Là où les ordinateurs « classiques » manipulent des états binaires (soit 0, soit 1), les ordinateurs quantiques manipulent, eux, des états quantiques qui sont la superposition d’un grand nombre d’états dits propres, dont l‘illustration la plus connue est le chat de Schrödinger. Les calculs quantiques peuvent ainsi être exponentiellement plus rapides quand le nombre de bits quantiques est augmenté. Enfin, les capteurs quantiques ont une sensibilité ultime, permettant notamment de détecter des infimes anomalies du champ de gravitation, liées par exemple au mouvement souterrain du magma sous un volcan.
PIA4 : Vers des filières d’avenir stratégiques
Le lancement officiel du quatrième Plan des investissements d’avenir (PIA 4) a été donné par le Premier ministre Jean Castex début janvier. Sur les 20 Md€ de ce plan 12,5 Md€ sera investi dans le cadre de stratégies ciblant le développement d’un ensemble de filières d’avenir pour la France. L’ambition quantique est l’une d’entre elles, aux côtés de la filière hydrogène, la cybersécurité, l’enseignement numérique, la santé digitale, l’alimentation durable, etc.
Parce que l’émergence ou le développement d’une filière d’avenir ne peut s’envisager sans une implication forte des universités qui, en France comme en Europe et dans le monde, organisent le continuum recherche-formation-innovation, ce plan national pourra compter sur l’engagement des établissements qui constituent le groupe Udice, que ce soit pour la conception des stratégies, ou les programmes prioritaires de recherche avec les organismes de recherche nationaux. Sur l’ensemble du territoire, elles apporteront notamment la lecture pluridisciplinaire des enjeux afférents à ces filières et la vision de l’écosystème au sein duquel ils sont implantés qui sont indispensables pour nourrir l’innovation de rupture ou appréhender le développement de nouvelles offres de formation pour les futures générations indispensables aux ambitions de l’industrie nationale sur ces filières.
Pour cela, un référent par stratégie est missionné, qui assurera la mission d’animation interne à Udice, la relation avec les acteurs de la stratégie dont les organismes de recherche et les organisations industrielles, et la diffusion des savoirs pour un partage large avec la société et les médias.
Le référent Udice pour la stratégie quantique est Hervé Courtois, Professeur à l’Université Grenoble Alpes (UGA), membre de l’Institut Néel (UGA-CNRS) et Vice-Président en charge de la recherche à l’UGA.