Déclaration commune de quatre associations d’universités actives dans la recherche de pointe en Europe
Nous, 61 universités de recherche de pointe en Allemagne (German U15), en France (Udice), au Royaume-Uni (Russell Group) et en Suisse (swissuniversities, Chambre des hautes écoles universitaires), nous engageons unanimement pour l’association de la Suisse à Horizon Europe, le plus grand programme actuel de recherche et d’innovation au monde. Nous saluons donc vivement l’approbation par le Conseil fédéral suisse du projet de mandat de négociation avec l’Union européenne (UE) lors de sa séance du 15 décembre 2023, alors que la Présidente de la Commission européenne, dans sa lettre du 13 décembre 2023, a informé le président et le chancelier de la Confédération helvétique que la Commission solliciterait auprès du Conseil de l’Union européenne un mandat pour l’ouverture de né-gociations avec la Suisse.
La Suisse est une place scientifique de premier plan au niveau international. Face aux multiples défis géopolitiques et environnementaux auxquels nous faisons face, l’association de la Suisse est essen-tielle pour permettre à l’Europe de consolider sa compétitivité au niveau mondial et de façonner son propre avenir de manière souveraine et fructueuse. Renforcer les partenariats de recherche permet de renforcer toute l’Europe.
Trois raisons essentielles plaident en faveur de l’association de la Suisse :
1. La Suisse est une place scientifique de premier ordre partageant les mêmes valeurs que l’UE : la Suisse est un partenaire important pour la communauté scientifique de l’UE – et inversement. Toutes nos universités entretiennent des collaborations de longue date, basées sur la confiance et extrêmement fructueuses. Nous nous engageons tous fortement en faveur d’une science ouverte, de la liberté académique et de l’échange transnational de connaissances. Les tensions géopolitiques et les incertitudes économiques actuelles soulignent l’importance d’un système de recherche et d’innovation paneuropéen résilient. L’implication d’un partenaire comme la Suisse renforce encore davantage notre capacité à faire face à ces incertitudes, après la récente pleine association du Royaume-Uni.
2. L’avenir scientifique de l’Europe passe par la coopération : le 21e siècle sera modelé par la force de nos sociétés en matière de recherche, d’innovation et de technologie. Pour relever les défis à venir et saisir les opportunités futures, l’Europe doit être en mesure d’attirer les meilleurs talents du monde entier, notamment en provenance de pays partageant les mêmes idéaux, et de collaborer avec eux. Horizon Europe est le principal instrument pour y parvenir, et la Suisse un partenaire de premier ordre.
3. Seule une étroite collaboration permet de relever les défis qui se présentent au niveau international : les défis économiques, écologiques et sociétaux d’aujourd’hui exigent une collaboration interdisciplinaire et transnationale. Les institutions suisses réalisant une recherche de premier plan permettront de renforcer encore davantage la qualité et l’impact de la recherche et de l’innovation européennes et d’enrichir Horizon Europe en élargissant son éventail de perspectives, d’expertise et de ressources. L’expertise de la Suisse en matière de recherche environnementale et d’innovation durable sera particulièrement précieuse pour la transition écologique de l’Europe.
Nous, soussignés, nous projetons dans un paysage européen de la recherche renforcé et capable de répondre de manière flexible aux défis mondiaux les plus pressants. Dès lors, nous appelons la Commission européenne et le Conseil fédéral suisse à travailler ensemble, dans un esprit de flexibilité et de compromis, afin de mettre en place un cadre juridique stable permettant une association à long terme de la Suisse et ainsi l’exploitation de tout le potentiel de notre collaboration.